Mon jour de marché chez Google Breizh…
D’extérieur, c’est un commerce comme les autres du centre-ville historique de Rennes : devanture chic et couleurs sobres.
D’extérieur, c’est un commerce comme les autres du centre-ville historique de Rennes : devanture chic et couleurs sobres. Entre un pâtissier et les boutiques de fringues du quartier, c’est pourtant une enseigne pas commune qui a élu domicile ici, à deux pas du marché des Lices. Mais que vient faire Google dans la capitale bretonne, où le géant américain a ouvert le samedi 9 juin 2018 son Atelier numérique ? Une première mondiale, excusez du peu !
Rue de la Monnaie avec ou sans rendez-vous !
Entre un poulet rôti, des langoustines, une baguette et des légumes, j’ai longtemps hésité… Et puis, allez je me lance ! Envie de visiter ce lieu, découvrir ses services et qui le fréquente, mais aussi (avouons-le) de vérifier les intentions de Google ici. Juste une caméra au poing, sans filet, je me suis mis dans la peau d’un visiteur lambda pour une visite surprise chez ce Google Breizh. Inauguré la veille, je me suis dit qu’il restait peut-être encore des petits fours ou au moins du café… Reste à me rendre rue de la Monnaie (Google a bien ciblé son antre bretonne). Visiblement, les Rennais ont déjà bien identifié ce lieu. Quand je demande au hasard à une jeune fille où se trouve Google, elle m’indique tout de suite la voie à suivre.
« Rien à vendre »
J’y suis ! Accueilli dès le trottoir par des jeunes en polo bleu pétrole, je ne peux pas me tromper. Sourire de circonstance, l’accueil est plutôt sympa et avenant. Pour bosser chez Google, mieux vaut être jeune, souriant, accueillant et connecté. On m’invite à entrer. Deux vigiles surveillent les allers et venues. Ils comptent aussi le nombre de visiteurs… J’apprendrai plus tard que Google craignait des manifestations hostiles à cette implantation. De manifestation, je n’ai eu que des manifestation de sympathie. La responsable des ateliers numériques de Google France prend le relais. Je fais connaissance de cette dynamique Céline Boisson (en marinière;). L’heure est d’abord aux présentations du lieu. Un commerce pas comme les autres où « il n’y a rien à vendre ». Ici, « tout est gratuit », signale ma guide.
S’initier et questionner
Démonstrations, navigation, ateliers, conférences, codage… Dans cet espace cosy, on se croirait presque dans un Apple Store, mais encore une fois aucun prix n’est affiché. Seuls quelques produits Google sont exposés dans une vitrine au fond du magasin sous une belle verrière. Ici, on peut donc s’initier au « ouèbe » (euh web) et passer son code (informatique), de 7 à 77 ans… et même au-delà. Plus jeune aussi visiblement. Des parents avec poussettes côtoient ce jour-là des mamies connectées ou non. Devant les écrans tactiles, on navigue de façon ludique avec Google Earth ou Google Arts et Culture… Les professionnels aussi ont leur place. Qu’ils soient commerçants, artisans ou autre, ils peuvent venir ici se faire conseiller, avec ou sans rendez-vous. Ça me rappelle le slogan d’un commerce… A l’étage « privé », des bureaux fermés permettent ces accueils personnalisés.
Partenaires locaux
En fait, Google faisait déjà ce travail de contact direct, mais de manière itinérante dans toute la Bretagne jusqu’à Brest, m’explique-t-on. A priori, ce road-trip se poursuivra, mais ce lieu physique permet de renforcer un ancrage local. D’ailleurs, Google a choisi Rennes pour le dynamisme de ses acteurs locaux qui ont a priori fait pas mal de lobbying pour accueillir cet Atelier, le premier au monde ! Un bon coup de pub et un bon plan pour le marketing territorial non ? Cerise sur le gâteau, ce sont d’ailleurs des partenaires locaux qui animent les ateliers d’initiation et de formation (pour un tiers me dit-on), aux côtés de « coach Google ». Ils s’appellent Mediaveille, Abaka… et avec le partenariat des collectivités locales, de la CCI, de la French Tech… Pratique pour Google ! Le faire seul n’avait pas de sens ni de ressource, me répond Céline qui m’invite à partager un café (ouf, sauvé !) tout au fond de la boutique. Perdu ! Ce n’est pas un commerce, j’ai dit. Il va falloir que je m’y fasse… Ici, on ne peut pas acheter de petits fours, ni les commander sur internet d’ailleurs. Je n’ai pas vu de borne de recherche Google 😉
Startups en démo
Trois startups locales sont aussi à l’honneur pour un mois d’hébergement gratuit en échange de visibilité et d’animation. Je retrouve des noms qui me sont familiers et des têtes connues : Steeple, Famileo et Happie. « Google marque un point de plus dans le phygital (physique et digital) », m’explique Jean-Baptiste De Bel-Air, fondateur de Steeple, qui remplace le tableau d’affichage papier par un écran tactile interactif et collaboratif. Je lui ai trouvé un client direct pour le grand tableau d’affichage de son programme rennais (encore à l’ancienne) : Google ! Étonnant. Rennes essuie les plâtres pour les deux ou trois prochains Ateliers annoncés en France dont on ne connaît pas encore les villes d’implantation. Allez, il est l’heure de vous quitter : mon poulet rôti du marché va être trop cuit. Bilan : les intentions de Google paraissent louables dans la capitale rennaise Google se donne-t-il ainsi bonne conscience ? Ce qui est sûr c’est que la firme américaine dit vouloir payer son loyer dans la durée. Voilà au moins une retombée économique directe… pour le propriétaire des lieux.
Géry Bertrande
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* vidéo non sponsorisée par Google, je précise 😉