Le Québec aussi « demande » beaucoup de travailleurs
Comme certaines régions de France, le Québec n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre. Des signes ne trompent pas. Sur les routes de la Belle Province comme de l’Hexagone, fleurissent des banderoles « Nous recrutons » ou « Nous embauchons ».
J’ai pu le vérifier au Québec : les entreprises et notamment les commerçants, mais aussi les industriels, demandent du personnel en ce moment. L’emploi est pénurique aussi là-bas !
Comme certaines régions de France, le Québec n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre. Des signes ne trompent pas. Sur les routes de la Belle Province comme de l’Hexagone, fleurissent des banderoles « Nous recrutons » ou « Nous embauchons ». Sur les vitrines des commerces, partout, de nouvelles affichettes font leur apparition : « Personnel recherché, personnel demandé ».
L’entrepreneur devient demandeur d’emploi
Des deux côtés de l’Atlantique, cette « demande » qui émane des entreprises est forte. CDD ou CDI : peu importe d’ailleurs. On ne parle même plus d’offre… L’entrepreneur devient demandeur d’emploi ! Le travailleur a la main sur l’emploi et les préavis sont tellement courts au Québec qu’un salarié peut claquer la porte quand il le souhaite ou ne pas la franchir du tout, même engagé. J’ai rencontré à Montréal une dirigeante d’entreprise qui en a fait les frais : « La personne m’avait dit « oui » pour un job et n’est finalement jamais venue », témoigne-t-elle. Du coup, elle a dû mettre des affaires en suspend, faute de personnel suffisant.
Les entreprises s’adaptent
Dans les grandes villes, comme dans les communes plus rurales, les tensions d’emploi sont palpables. Une boulangerie dans la région – pourtant touristique – du parc du Mont Tremblant, à 2 heures de route au nord de Montréal, affiche ainsi deux jours de fermeture supplémentaires à cause de cette pénurie. Le client est prévenu : il y a moins de produit disponible. Deux boulangers français y sont attendus… Bienvenue aux travailleurs étrangers en mal d’expatriation ! Le Canada, réputé pour sa politique d’immigration, les accueille à bras ouverts… si le talent indispensable au pays est justifié.
Taux de chômage faible
Au Québec, le chômage baisse. Son taux a même diminué « dans 15 régions administratives sur 16 », selon les autorités locales au premier semestre 2018. « Les taux d’emploi ont augmenté et les taux de chômage ont diminué chez les hommes et chez les femmes ainsi que dans tous les groupes d’âge. »
Le taux de chômage québécois a pour sa part baissé à un « creux historique » de 5,4 %, en baisse de 0,8 point sur ce même début d’année. Soit un niveau proche du plein emploi, comparable à celui de certains régions françaises, comme la Vendée. Et la situation va semble-t-il perdurer vu les études prospectives…
Les entreprises françaises n’échappent pas à la règle
Les entreprises françaises qui s’implantent dans la Belle Province y trouvent de nouvelles ressources, mais connaissent bien le sujet. Le Lillois Ineat Group (257 salariés, 20 M€ de CA), qui accompagne depuis 12 ans la transformation digitale des entreprises et organisations, doit passer de 7 à 40 personnes (ingénieurs et développeurs) à Montréal où il vient de s’implanter. « Nous recrutons des Français expatriés mais espérons aussi recruter de nombreux Québécois pour s’enrichir de nos différences », confie Yves Delnatte, son dirigeant venu s’installer personnellement sur place avec sa famille. Une région stratégique, « porte d’entrée pour l’Amérique du Nord dans sa globalité« , et qui complète son dispositif avec Shanghai. » Ineat a déjà su réunir une équipe de pionniers venu défricher le territoire canadien pour faire rayonner son groupe, qui ayant gagné le Pass Frenchtech met à profit l’aide financière obtenue, pour son développement international. Sous un leitmotiv : « Follow the Sun, 24/7 ! »
Géry Bertrande
> EN SAVOIR PLUS : www.emploiquebec.gouv.qc.ca