« Le made in France ne suffit pas ! » selon Luc Lesénécal (Tricots Saint-James)
Alors que des centaines d’Entreprises du patrimoine vivant (EPV) ouvrent leurs portes au public pour les Journées des savoir-faire d’excellence, vantant une production et un savoir-faire tricolore, le patron des Tricots Saint-James en Normandie, Luc Lesénécal l’affirme.
Alors que des centaines d’Entreprises du patrimoine vivant (EPV) ouvrent leurs portes au public pour les Journées des savoir-faire d’excellence, vantant une production et un savoir-faire tricolore, le patron des Tricots Saint-James en Normandie, Luc Lesénécal l’affirme : « Le made in France ne suffit pas ! » Son entreprise réalise 40% de son business à l’export (contre 30% au moment de sa reprise avec cinq autres cadres en 2012).
« Consommer moins mais mieux »
« Nos clients viennent d’abord chercher la qualité d’un produit, mais aussi une histoire. L’entreprise doit être ancrée dans son terroir et dans son histoire. Ils veulent savoir où le produit est fabriqué, comment et par qui, dans quelles conditions, avec quelle éthique… » La confiance devient primordiale entre le consommateur et « son » producteur. « Le consommateur a changé. Il consomme moins, mais mieux », ajoute Luc Lesénécal.
Seul label d’Etat reconnu
Président de l’association nationale des EPV (1.400 membres à ce jour), soutenu au plus haut niveau de l’Etat, Luc Lesénécal valorise ce précieux sésame : « C’est le seul label officiel d’Etat basé sur une philosophie et un savoir-faire d’entreprise ! » Luc Lesénécal met aussi en garde contre des labels pastiches et autres pseudo-marques de confiance. D’ailleurs, la labellisation EPV, délivrée par le ministère de l’Economie et des Finances, va se corser. On ne triche pas avec le consomm’acteur ! Chez Saint-James, un hublot géant joue la transparence entre l’atelier et la boutique attenante. Le client peut jeter un œil sur la production et le salarié est aussi connecté avec celui pour qui il travaille : le consommateur.
Le textile recrute
Saint-James, qui fêtera ses 130 ans en 2019, emploie 300 personnes et recrute même. « Tout repose sur le savoir-faire humain. D’où l’importance que l’on donne à nos salariés dans l’entreprise. Nous embaucherons dans les années à venir jusqu’à 30 salariés par an », confie Luc Lesénécal, qui ouvre à tous sa célèbre enseigne de marinières et tricotage de pulls marins. Il faut 18 mois pour former une bonne remailleuse (ou remailleur), sans forcément un bagage à l’entrée. Ces campagnes de recrutement vont permettre à Saint-James de remplacer des départs à la retraite, mais aussi d’absorber une certaine croissance.
De la mer aux airs…
Non, le textile français n’est pas mort ! Saint-James en témoigne et d’autres aussi. Sa bonne santé est due notamment à de subtiles partenariats noués avec d’autres fleurons et demain des artistes qui sait (?) : Le Slip Français, Rivieras, Faguo, etc. Dernier en date : Air France. Le consommateur globe-trotter peut désormais acheter dans les airs sa marinière « née de la mer » ! Un beau trait d’union, comme le chante Hoshi.
Géry Bertrande