La région Normandie travaille son attractivité pour le recrutement
Attirer des talents de toute la France en terres normandes, c’est le défi de la Normandie. Comme beaucoup de ses homologues, la région travaille son attractivité.
Attirer des talents de toute la France en terres normandes, c’est le défi de la Normandie. Comme beaucoup de ses homologues, la région travaille son attractivité. La destination de week-end et de vacances doit aussi devenir un attrait entrepreneurial et de boulot. Sur les réseaux sociaux, les Normands vantent et « vendent » d’abord un cadre de vie, favorisé par l’aspect littoral mais aussi la mise « au vert » possible.
« La Normandie avance »
« Je sens que la Normandie avance, que la Manche avance, que le Cotentin avance… C’est tous ensemble que nous arriverons à vendre notre Normandie ! Je crois beaucoup au travail partenariat », souligne Benoît Arrivé, le maire de Cherbourg-en-Cotentin, commune nouvelle de 85.000 habitants. EDF, Naval Group, Orano… autant d’enseignes prestigieuses et attractives établies sur son territoire, mais où 3.000 postes sont encore non pourvus à ce jour. En 18 mois, ici, le taux de chômage est passé de 10,6 à 7,2 %. « Nous sentons une réelle dynamique. Nous avons vendu plus de terrains en six mois qu’en dix ans ! », atteste-t-il misant beaucoup sur l’accompagnement.
Emploi et couples
L’emploi du conjoint est travaillé en réseau pour trouver des solutions d’intégration sur mesure. Sur le territoire cherbourgeois, « une quinzaine de solutions » ont ainsi pu être trouvées ces derniers mois. Récemment, dans la Manche, les deux entreprises Remade Group (qui reconditionnement des portables) et Chéreau (constructeur de semi-remorques frigorifiques) ont fait parler d’elles par une campagne de recrutement de couples. De là à transformer les collectivités locales en agences matrimoniales… Le « Tinder de l’emploi » n’est pas loin.
Des outils de recrutement pluriels
Et du boulot, il y en a en ce moment partout en Normandie ! Des campagnes et outils promotionnels en font part régulièrement : « Badgeons la Normandie », « MaVieDansLaManche », « Les champions cachés », « Job27″… Des séjours découverte sont mêmes offerts pour inviter à découvrir le territoire et donner envie de s’y établir. Des plateformes web voient le jour également autour des compétences et des métiers. Le partage de CV et profils entre recruteurs va s’accélérer. Lydie Lemaitre, de l’agence de développement Latitude Manche, parle de « cloud RH », d’outils de visioconférence pour mieux recruter en toute mobilité, etc.
Matching de savoir-être
Les entreprises demandent plus de fluidité entre acteurs, moins de frontières territoriales, plus de mobilité aussi. Jérôme Lamache, du pôle formation au conseil régional de Normandie, évoque l’intelligence artificielle comme futur outil de matching. « On identifie les compétences et le savoir-faire, mais le savoir-être qui révèle un comportement est aussi très important ! » Les entreprises prennent également conscience que le « vivre-heureux-vivre-caché » ne fonctionne plus : il leur faut elle-même exposer leur savoir-faire au quotidien, par une exposition soignée sur les réseaux sociaux et le web, notamment en vidéo. Comme pour leurs territoires respectifs, c’est leur image de marque (employeur mais pas que !) qu’elles veulent soigner.
Géry
> Ces entreprises normandes qui recrutent… des champions cachés à révéler !
Parmi les recruteurs normands du moment, on peut citer notamment Simon Frères, PMI de 38 salariés qui fournit des équipements industriels et réalise 73% de son business à l’export, toujours en recherche de soudeurs, polisseurs… Chez Isigny-Ste-Mère, coopérative agroalimentaire connue depuis 85 ans pour son beurre et ses fromages, le service RH doit recruter 120 nouveaux collaborateurs sur deux ans en vue de sa nouvelle usine de poudre de lait infantile (sa deuxième de ce type). Projetant également un nouveau site de production, le fabricant textile des célèbres filets (notamment ceux à provisions) Filt a, lui, recruté des couturières et dit connaître moins de problèmes d’emplois depuis l’exposition chronique de son savoir-faire sur les réseaux sociaux et via la vidéo. Couturières, c’est aussi le profil recherché chez Saint-James, pour ses fameuses marinières et pulls marins. Chez Fouchard (350 salariés), 30 recrutements ont été réalisés en 2017 et une vingtaine de postes sont toujours ouverts dans le génie climatique. Chez Tartefrais, une dizaine de postes sont à pourvoir (technicien de maintenance, conducteurs de ligne, pâtissiers…). Idem chez Allures yachting, dans les métiers de production, et chez Oreka dans le développement d’outils numériques. « Chez nous, 30 à 40 postes sont ouverts », ajoute Laurent Clémentine, cadre dirigeant d’Eldim, PME spécialiste de la mesure de la lumière, près de Caen, qui a reçu en octobre 2018 la visite de Tim Cook, le CEO d’Apple séduit par la technologie normande de reconnaissance faciale (pour l’iPhone X). Le lien avec l’Amérique ne se fait pas que dans le tourisme de mémoire. Il est aussi économique et voilà autant de « champions cachés » normands à révéler davantage aux yeux du monde et à commencer par les candidats à l’embauche…