

La filière armement booste ses
investissements et recrutements
Le contexte international actuel dynamise le secteur de la Défense. Les entreprises françaises de la filière armement tirent des plans de recrutements massifs. Tour d’horizon des enseignes porteuses…
Les tensions internationales et l’augmentation des dépenses militaires (57 milliards d’euros en 2024 et jusqu’à 69 milliards d’ici à 2030 en France) dynamisent la filière de la Défense. L’Hexagone est en première ligne pour booster ses entreprises notamment de l’armement, qui se structurent et recrutent massivement. Tour d’horizon des emplois à pourvoir tous azimuts dans ce secteur…
Commandes fermes
Dans la région Grand Est, les ateliers tournent à plein régime. Chez Aresia, le seul fabricant de réservoirs pour l’avion de chasse Rafale (10,3M€ de CA pour 65 salariés), à Witry-lès-Reims (51), les capacités de production vont plus que doubler cette année, passant de 6 à 15 unités par mois cette année.
Même son de cloche chez KNDS France (ex-Nexter) à Roanne, qui bénéficie d’une commande record de plus d’un milliard d’euros de la Direction générale de l’armement (DGA). Objectif : fournir à l’Armée de terre 530 véhicules blindés Serval Appui Scorpion, de fin 2025 à 2031. Sa filiale NBC-Sys (80 salariés, 25 M€ de CA), à Saint-Chamond dans la Loire, va quant à elle produire les futurs masques à gaz du fantassin de demain. Sur place, plusieurs millions d’euros d’investissements sont prévus. Une nouvelle ligne est lancée pour des cartouches filtrantes NBC (risque nucléaire, bactériologique et chimique).
A Clermont-Ferrand, c’est l’Atelier Industriel de l’Aéronautique (AIA), spécialiste de l’entretien, la réparation et l’amélioration des aéronefs militaires français dont le géant A400M et le Rafale, qui va recruter à tours de bras : une centaine de personnes cette année. Son effectif est déjà de 1.350 salariés. Trois nouveaux hangars doivent être construits sur place.
Les nouveaux camions-citernes de l’Armée (les CCNG) seront, quant à eux, produits dans l’Ain, le Calvados et la Haute-Vienne chez Arquus, le leader européen des blindés (550 M€ de CA). A la clé : une commande ferme de 120 millions d’euros. A réaliser en partenariat avec Renault Trucks (camions), Magyar (citernes) et Desautel (protection incendie).
Repositionnements en vue
D’autres entreprises se repositionnent. Les fabricants de drones civils sont, eux aussi, en première ligne pour fournir les forces armées. Repris à l’été 2024 par le fonds de retournement Greybull, les sites du fabricant d’aciers spéciaux Ascometal (759 salariés) opèrent depuis une diversification vers les marchés de l’armement à coups de 90 millions d’euros d’investissements programmés.
Dans l’Ouest, les ateliers automobiles de la Fonderie de Bretagne (ex-Renault) à Caudan dans le Morbihan, qui étaient en redressement judiciaire, viennent d’être repris par le groupe landais Europlasma dont l’objectif est désormais de fabriquer des obus avec cette main-d’œuvre locale : 250.000 obus dès la première année ! Le tribunal de commerce de Rennes a validé vendredi 25 avril ce projet de reprise qui prévoit de sauver 266 des 285 emplois avec 15 millions d’euros d’investissements sur trois ans, dont 7 millions d’aides de l’Etat et des collectivités locales. L’équipementier automobile Amis (50,2 M€ de CA 2023), à Montluçon dans l’Allier, connaîtra-t-il le même sort ? Actuellement en période d’observation, il attend son tour. L’armurier Verney-Carron, filiale de Cybergun, attend aussi sa nouvelle heure de gloire du côté de Saint-Etienne…
D’autres s’interrogent encore. C’est le cas du fabricant de chalumeaux à gaz Le Lorrain – Hampiaux depuis 1946, près de Nancy (10 M€ de CA et 42 salariés). Sa dirigeante Alexandrine Charonnat se prépare à pouvoir répondre aux demandes du marché de la défense avec son savoir-faire de chaudronnerie.
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Source : Le Journal des Entreprises (à lire ici 👈)